Le 8 septembre, nous avons écrit un article "Le cirque est arrivé en ville" expliquant la stratégie à suivre afin de convaincre l'opinion publique britannique que Gerry et Kate McCann ont été faussement incriminés par la police portugaise. Dans le même article, nous avons alerté pour l'interférence d’un autre genre de "organismes", déjà en action, au Portugal : "La plupart de ces activités ont été exercées par les citoyens britanniques à la retraite, certains des résidants au Portugal depuis long temps. L'autre groupe 'a été recruté' parmi la grande communauté britannique née sur place. Ces collaborateurs ont une qualité importante, qui est la capacité de parler le portugais, mais leur manque d'expérience représente un gros risque et ils ont été employés uniquement dans les opérations d’un niveau plus bas".
Cette partie d'une stratégie plus large - les soi-disant « opérations de terrain » - à été confirmé plus tard quand les McCann ont révélé avoir engagé le Control Risk Group en mai. Les détails de cette stratégie nous ont été fournis par des sources à Londres qui, due à leur position, savent ce qu’est en cours et - le plus important de tout - pourquoi. Mais ils ne sont pas d'accord avec ce qu'ils considèrent comme une interférence « commanditée » du gouvernement sur un cas de police, sans un autre but que protéger les intérêts d'un groupe spécifique.
D'autres sources, dans les médias britanniques, nous ont également fourni des détails à propos de la façon dont cette stratégie se développerait : minant la crédibilité de la police portugaise, attaquant un des principaux inspecteurs employant le cas de Joana Cipriano et, comme coup final, le dossier Casa Pia : «L'arme fatale, à être employé quand les conditions sont appropriées, est «un secret» : une grande, bien organisée et professionnellement manipulé, quantité d'informations à propos du dossier Casa Pia. Les organisateurs croient que ces données seront très efficaces dans la tâche difficile de convaincre l'opinion publique britannique que l'incompétence, la corruption et la complicité, aussi dans les niveaux le plus élevés de la société portugaise, sont l'explication pour ce qui est arrivé à Gerry et à Kate McCann. »
Pourquoi le Royaume-Uni est un asile pour les pédophiles
Jusqu'ici, pour le puissant groupe de défenseurs derrière le couple McCann, les résultats ont été mitigés. L'opinion publique, au Royaume-Uni, n'est pas exactement du côté des McCann. Des questions commencent à être posées sur le niveau d’implication et participation du gouvernement britannique, surtout après l’attitude étrange de Gordon Brown de révéler publiquement, la semaine dernière, qu'il inclurait un cas police à l'ordre du jour de sa réunion avec le premier-ministre portugais, pendant le sommet de l’Union Européenne.
L’inspecteur, et coordinateur du Département d’Investigation Criminelle de Portimão, Gonçalo Amaral a été écarté de l’enquête, mais son remplacement n'a pas été celui qui les défenseurs des McCann ont compté.
Hier, le Daily Mail, un journal qui avait mené la campagne contre le Portugal et la police portugaise, a reçu « le feu vert » pour utiliser « l'arme fatale » déjà mentionnée.
L'article - « pourquoi le Portugal est un asile pour des pédophiles – l’inquiétante toile de fond de l’enquête Madeleine » - est un mauvais travail de manipulation d'information sur le procès Casa Pia. Il emploie des fausses informations, comme indiquer Paulo Rebelo, qui a remplacé Gonçalo Amaral dans l’enquête Madeleine – comme l’homme qui à « dirigé l’opération prédateur – des perquisitions à plus de 70 éventuels pédophiles, dont les ordinateurs ont été expertisés la semaine passé pour y rechercher d’images de Madeleine, ou de toute autre preuve d’actes sexuels criminels. »
Dans une autre manœuvre classique de manipulation, il publie que, dans le procés Casa Pia, « Paulo Pedroso, un ministre du gouvernement, a été arrêté et questionné à propos de 15 cas d'abus sexuel d'enfant.» Mais le Daily Mail oublie de mentionner que le procés contre Paulo Pedroso a été abandonnée, faute de preuves. Le journal oublie également de mentionner que l’enquête Casa Pia est terminé et que le procés en justice est en cours, depuis plus d’un an, du au grand nombre d’accusés et au fait qu'il y a plus de 500 témoins à appeler.
L'article du Daily Mail accuse toute un pays et sa population de permettre aux « réseaux de pédophiles » - qui « est devenu endémique au Portugal » - d'errer librement et considère que « la culture dans laquelle un sérieux réseau de pédophilie a été autorisé à fonctionner est la même culture qui infiltre la totalité du Portugal. »
Avec la même procédure, des accusations semblables peuvent être faites contre le Royaume-Uni utilisant le cas Waterhouse : « Le rapport Waterhouse à propos du scandale d’abus répandus qui ont eu lieu dans les maisons d’accueil du Pays de Galles a été publié en février 2000. Il révèle les abus systématiques, d'un climat de violence et d'une culture du secret qui a existé pendant plus de deux décennies.
Mais pour la plupart des personnes impliquées dans le bien-être des jeunes, le rapport n'est pas allé très loin. Il s'est confiné à ce qui est arrivé dans quelques maisons d’acceuil d’enfants au Pays de Galles sur une période confinée. Il n'a pas regardé la situation difficile des enfants dans les maisons d’acceuil et dans les familles adoptives partout au Royaume-Uni. Il n'a pas remis en cause toute la structure du système d’accueil. »
Les résultats de l’Opération Ore pourraient également permettre à n'importe qui de classifier le Royaume-Uni comme un asile pour les pédophiles, où l'enregistrement des agresseurs sexuels n’arrive pas à interdire ceux qui abusent sexuellement les enfants de trouver de l’emploie dans les écoles…
Le fait que l'article du Daily Mail est si mal « construit » démontre à quel point les défenseurs des McCann sont désespérés, car ils ne voient aucune preuve que la Police Judiciaire soit disposé à abandonner la ligne d'enquête principale, qui considère les parents comme suspects formels de la disparition de Madeleine.
Cooperation de police
Également curieux est le fait que Gordon Brown à divulgué publiquement un détail spécifique, qu’il allait aborder, avec le premier-ministre portugais : la coopération entre la police portugaise et britannique dans l’enquête à la disparition de Madeleine. Il y a eu plusieurs petits incidents, depuis que la première équipe de liaison de la police britannique est allé à Algarve.
La décision de la police portugaise d’arrêter les réunions régulières avec le couple McCann a été prise après que les inspecteurs se soient rendu compte que Kate et Gerry ont eu la connaissance préalable de sujets à aborder au cours de ces réunions. Une telle connaissance serait uniquement possible si l'information fournie par le PJ à leurs collègues britanniques était divulgué aux McCann.
La police portugaise a clairement fait savoir qu’ils ont su qu'au moins un des officiers britanniques de l'équipe de liaison a eu des contacts - avec l’entourage des McCann - qui n'ont pas été considérées appropriées, pour quelqu'un dans cette position. Le niveau de coopération de la police de Leicestershire est un autre détail qui a soulevé quelques questions de la Police Judiciaire et ont poussé Paulo Rebelo à établir un contact direct avec Scotland Yard.
L'équipe juridique des McCann a établi des contacts, au Portugal, pour engager une société de marketing et relations publiques, car ils ont compris qu’à ce stade un contact plus étroit avec les médias portugais était fondamental. Mais, au Portugal, il n'y a aucune tradition de que les sociétés de marketing et relations publiques agissant dans le secteur criminel, et au moins une des principales sociétés portugaises a refusé l’offre d’un contrat. D'autres contacts ont été plus réussis, quand plusieurs anciens policiers portugais ont été invités, par l'équipe McCann, à les aider à avoir un regard plus étroit de la manière comme l’enquête se développait.
Versions contradictoires
Le service de presse du premier-ministre portugais a nié que la question de l’enquête Madeleine a pu être abordée, au cours d'une réunion avec Gordon Brown. "Les seuls sujets qui ont été abordes au cours de la réunion entre Gordon Brown et José Sócrates sont liés au sommet de l’Union Européenne. Tout le reste est pure spéculation", indique la même source.
Le porte-parole de Gordon Brown a nié ceci et a dit aux média britanniques que «Gordon Brown a dit que lui et Jose Socrates ont eu ''une brève discussion'' à propos de Madeleine pendant le sommet de l’Union Européenne à Lisbonne. Le porte-parole affirmait: ''Ils ont convenu que l’important était qu'il devrait y avoir la coopération la plus étroite possible entre la police portugaise et britannique.''
Le fait que les services de presse des deux premier-ministres n’ont pas pu trouver une version commune à propos du cas Madeleine est une évidence claire des différences profondes de la manière comme ils regardent l’affaire.
Le premier-ministre portugais, José Sócrates avait clairement indiqué, dans une entrevue au journal espagnol El Pais, "qu’il s’agit uniquement d’un cas de police et non un cas politique".
Dans l’entrevue au quotidien espagnol El Pais, le premier-ministre portugais a lancé une attaque contre les membres du gouvernement britannique, disant que "la police (portugaise) a fait de son mieux pour trouver l'enfant" et à rappelée "qu’il est un devoir de tous les politiciens de ne pas contribuer à amplifier le feuilleton". Il semble que Gordon Brown a une autre opinion.
Duarte Levy (Londres) & Paulo Reis (Lisbonne)
* Court Gordon, court
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