L’interrogatoire des Tapas 7 au Royaume-Uni – Volume I

Imagem1.pngTous les sept Britanniques ont été interrogés au Royaume-Uni au début de 2008, avant que l’enquête portugais soit mît en attente faute d’une Justice impartiale, courageuse.

Dans l’intérêt du public, rappelant que la justice est toujours une conquête de la civilisation sur la violence, de l’apaisement sur la vengeance sans fin, de la stabilité sur le chaos, les conversations (oui, il s’agissait plus de conversations que de véritables interrogatoires) ont été enregistrées en vidéo et les transcriptions seront disponibles pour download, uniquement en anglais, à la fin de chaque article. Les vidéos seront opportunément divulguées.

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Jane Tanner : mémoire sélective, contradictions et autres…

Après onze mois d’enquête, malgré tout ce qu’a pu être dit ou fait à propos de la disparition de Madeleine McCann, Jane Tanner, une des Tapas 9, reconnait devant l’officier Ferguson de la police du Leicestershire qu’elle s’est trompée à propos de la disposition selon laquelle le groupe était assis à table. Un détail en apparence anodin, mais que, encore aujourd’hui, est révélateur : "Russell disait qu’il était assis en fait entre, Rachael et Dianne. Donc, je pense, j’ai Dianne là. Donc, Russell était là. Et je pense Dave, je pense que Dave pourrait avoir été là et Fiona là".
L’interrogatoire de Jane Tanner, en avril 2008, a été enregistré en vidéo, auquel j’ai eu accès et que sera opportunément divulgué dans un documentaire à propos de la disparition de Maddie.

D’après le nouveau plan de table, Jane serait assise, "dans le sens contraire des aiguilles d’une montre," à coté de Kate, suivie de Matthew, Fiona, David Payne, Gerry McCann, Dianne, Russell et finalement Rachael.

Selon Jane Tanner, dans son interrogatoire devant la police britannique, Kate McCann était plus inquiète que d’habitude pendant le diner du 3 mai 2007, la nuit de la disparition de Madeleine : "Il y a une chose que je n’ai pas mentionnée (…) elle avait dit que Madeleine, avais dit quelque chose d’étrange à propos d’où étiez-vous la nuit passée quand je me suis réveillé. Et, comme je disais, je ne peux pas me rappeler à quel moment du repas elle à dit ceci (…) je pense qu'elle a dit "quand Sean et moi nous sommes réveillés", je ne peux pas me rappeler si ce n’était pas quand deux d'entre eux se sont réveillés".

"Je me demandais, s’il n’y avait pas une autre raison, vous savez, pourquoi peut-être les contrôles étaient plus souvent," soulignait alors Jane Tanner indiquant que Kate se demandait si Maddie serait réveillé.

Questionné à propos du lapsus de temps que Gerry McCann aurait resté absent de la table du diner, Jane explique : "cela devait être au moins cinq minutes, sinon plus, parce que, je me dis, parce qu’il était parti, avant que je sois réellement parti il y a eu les conversations à propos de qu’il se serait arrêté en cours. Donc, je veux dire, si, je pense que cela devait être en quelque sorte cinq ou dix minutes, cinq ou dix minutes après qu’il soit parti. Je ne peux pas dire à coup sûr, mais".

"(…) Je remontais la route et je ne peux pas me rappeler exactement, je sais ceci, je sais, je pense que Gerry pense qu’il était à un endroit différent d’où je pense qu’ils se tenaient, mais j’étais assez sûre, comme j’ai marché en remontant la route, ils se tenaient, l’un d’eux était sur la route et l’autre était juste sur le bord du trottoir, mais j’ai pensé que c’était du côté de la route où je marchais, mais je sais que Gerry pense qu’ils étaient de l’autre côté. Mais j’ai pensé qu’ils étaient plus près, parce comme je suis passé, je suis presque allé en quelque sorte les saluer et j’ai pensé à ce moment-là `Oh "ils tchatchent tchatchent tchatchent" et j’ai pensé, vous savez, je ne, je ne savais pas s’ils m’avaient vu ou pas, mais je suis en fait allé les saluer et je pense s’ils avaient été si loin je ne sais pas si je serais en quelque sorte presque allé leur dire bonjour," affirme Jane Tanner reconnaissant qu’elle et Gerry McCann ne sont pas d’accord avec l’endroit ou ils se trouvaient.

"Je pensais qu’ils étaient, quand vous montez ici, j’ai pensé qu’ils étaient plus, euh, à nouveau je sais que c’est où moi et Gerry ne sommes pas d’accord, mais j’ai pensé qu’ils étaient en quelque sorte plus près de la petite allée. Je pense en quelque sorte (…). Je pense que l’un d’eux était sur la route et je pense, j’ai pensé que c’était Jez sur la route parce qu’il avait le landau. Et je ne sais pas vers, je ne peux pas me rappeler dans quelle direction il était tourné. Non, je veux dire, je pense que je me rappelle que dans ma déclaration je l’ai dit, mais je ne peux pas me rappeler maintenant dans quelle direction il était tourné. Et j’ai pensé que Gerry était presque comme sur le bord du trottoir ou juste, juste en quelque sorte sur la route, mais certainement en quelque sorte du côté de cette, en quelque sorte plutôt près de cette allée. Je ne pense pas qu’ils étaient près du portillon de l’appartement, je pensais qu’ils étaient en quelque sorte un peu plus loin vers le bas, en bas de la route que ça," avoue Jane Tanner à la police démontrant – selon le commentaire d’un des enquêteurs britanniques, une mémoire bien curieuse.

"Madame Tanner a témoigné devant les caméras de la télévision, elle a été interrogée par nos collèges portugais… aujourd’hui elle est incapable de se souvenir de la plupart des détails – la police du Leicestershire l’a pourtant fait lire ses déclarations précédentes —, mais, curieusement, elle arrive à préciser certains points clés qui s’accordent avec l’histoire racontée par les autres membres de ce groupe," affirme un responsable de la police britannique après avoir visionné les vidéos des interrogatoires.

Ce responsable de la police britannique, qui n’est plus en contact avec cette affaire, est d’ailleurs un des témoins directs des moments le plus importants de l’enquête des autorités portugaises. Amer et fortement déçu avec le comportement du gouvernement britannique dans cette affaire, l’homme, d’un point de vue légal, n’a plus le droit de s’exprimer à propos de la disparition de Madeleine McCann. Une interdiction qu’il n’a pas respectée pour des raisons "de professionnalisme et de conscience morale" malgré la lourdeur des conséquences à venir.

"Oh c’est quelqu’un amenant son enfant au lit"

Jane Tanner Suspects 235 web.jpgJane Tanner, un des témoins clé auquel les McCann n’ont laissé grand espace de manœuvre, explique encore la disposition des lieux et ses mouvements : selon son témoignage, en sortant du Tapas Bar par la porte, elle aurait monté la côte, passée par Gerry et Jez qui se trouvaient à sa droite.
"(…)Alors, ouais, donc, je les ai passés, euh, en montant, et ensuite en montant en haut de la route, lorsque j’arrivais en haut, cette personne, quelqu’un traversait le haut de la route avec un enfant. Et évidemment à ce moment-là j’ai juste pensé `oh c’est quelqu’un amenant son enfant au lit’, comme on dit".

"Je pense qu’il commençait à faire nuit (…) il n’y avait pas, à part Gerry et Jez il n’y avait personne d’autre. (…) je n’ai pas vraiment vu quiconque. Je dirais, je pense, à nouveau, ce qui m’a fait penser que c’était encore plus étrange, je pense quand j’étais allé vérifier d’autres soirs à ce moment-là je n’avais probablement pas vu quiconque, c’était plus tôt que vous voyiez des personnes portant leurs enfants ici et là", dit Tanner affirmant que tout s’est passé " en gros, aux environs de neuf heures dix ".
"(…) je trottinais en quelque sorte, parce qu’évidemment j’essayais d’aller faire la vérification et revenir aussi vite que possible aussi, donc j’ai juste pensé `Oh je vais juste y aller et faire le contrôle aussi vite que possible…"
En réponse à l’Officier Fergusson, Tanner affirme que son intention fût juste de "vérifier Ella et Evie,", car personne d’autre ne l’aurait fait : "Gerry était là, donc j’ai pensé qu’il venait juste de vérifier (ses enfants). Matt avait vérifié quand il avait, euh, été (…). Et nous n’avons jamais vérifié Dave et Fi parce qu’ils ont eu leur appareil, dont ils étaient assez contents, donc ils n’ont pas vérifié du tout, voilà".

Tanner876876.jpg"Oh, un mauvais parent comme nous…"


"(…) juste quand j’arrivais en haut, quelqu’un avait traversé. Et la chose qui m’a vraiment frappé était, euh, les pieds nus. Et la pensée qui m’a traversé l’esprit était, je dirai quand nous sommes à Leicester (…) nous avions l’habitude d’aller à pied à la maison de Dave et Fi pour, euh, les enfants, pour le dîner avec les enfants, les enfants joueraient, nous les mettrions dans un lit de voyage là-bas et nous resterions parfois un peu plus tard et ensuite porterions les enfants à la maison (…) Nous les enveloppons dans une couverture ou n’importe quoi, mais leurs pieds dépassent toujours, et vous pensez `Oh ils vont prendre froid aux pieds" parce qu’ils gigoteraient toujours. Donc, une chose que j’ai pensée était `Oh un mauvais parent comme nous, vous savez, cet enfant est manifestement ramené à la maison (…).

(…) C’était la seule raison pour laquelle je l’ai vraiment regardé, je pense. Parce qu’à ce moment-là j’ai pensé c’est une personne soit ramenant leur enfant de la crèche ou, vous savez, juste un père portant leur propre enfant…"

Tanner, questionné par l’officier, explique, que le parcours suivi par le suspect qu’elle affirme avoir aperçu ne "collait" pas avec l’idée d’une personne ramenant son enfant de la crèche : (…) "J’ai pensé en fait `Oh un peu étrange’, mais pas en un million d’années j’aurais pensé `C’est Madeleine’. (…)Et bien, ouais, si j’avais eu pensé, ouais, vous savez, si j’avais vu que c’était Madeleine vous auriez, vous savez, je ne vais pas faire `Oh voilà Madeleine’, vous savez, j’aurais crié, mais. Mais, ouais, je sais que la police pense que je suis un témoin bien sympathique et n’importe, mais je ne sais pas ce que je peux faire pour".

Après un court moment d’émotion – visible uniquement sur l’enregistrement vidéo – Jane Tanner continue : "Non, mais la meilleure chose qui pourrait m’arriver, à part que Madeleine soit retrouvée, c’était quelqu’un s’avançant et disant `C’était moi’, vous savez, `C’était moi qui passais par là’, parce que, vous savez, vous savez, je ne veux pas que ce soit Madeleine, mais vous savez, il n’y a aucun, mais je suis convaincue que c’était et, vous savez, les gens doivent, donc je ne sais pas ce que je peux faire pour leur faire croire cela. Je suis désolé".

"(…) je veux vraiment m’assurer qu’on me croit, parce que je ne mens pas là-dessus, je ne le fais vraiment pas, et je pense juste que c’est important…"

Jane Tanner, selon son propre témoignage, aurait remarqué trois détails à propos de l’homme qu’elle prétend avoir aperçu traversant la route avec un enfant dans ses bras, parmi eux les pieds, car "ils ne couraient pas, mais marchaient d’un pas tout à fait résolu".

L´homme – explique Tanner à l’officier britannique – marchait le long du trottoir du même côté où elle se trouvait.

« (…) je pense que je préférerais juste en rester à ce que j’ai dit dans ma déclaration originale, en termes de, parce que même, je veux dire, ceci en revient au croquis, même lorsque j’ai fait le croquis, avant ce moment là, vous savez, des choses étaient, étaient trouble, j’ai eu besoin de faire ce croquis…

Selon Jane Tanner, l’homme avait les cheveux longs, assez foncés et brillants. Il avait les vêtements foncés, "pas grands, mais assez amples".

"Des couleurs foncées, mais à nouveau c’était, je pense qu’il faisait assez sombre, si sombre, en quelque sorte une veste genre foncée, mais d’autre part, un pantalon plus clair d’une couleur horrible, à nouveau ceci est, en quelque sorte d’un jaunâtre foncé marron, horrible, mais pas, pas une belle couleur de pantalons, mais d’autre part je me demande si c’était les lumières qui les faisaient paraitre, les faisaient paraitre plus d’un genre de moutarde, ce n’était pas moutarde parce que c’est trop clair, mais c’était juste comme un, comme je dis ils n’étaient pas beaux, ils n’étaient pas le genre de vêtements auxquelles je m’attendrais de quelqu’un en vacances chez Mark Warner, ils étaient, je ne peux pas penser au tissu, j’ai essayé de décrire ceci auparavant, mais que quelque sorte d’un tissu cotonneux, mais ample", affirme Tanner.

Si Jane Tanner reconnait quelques failles dans la description de l’homme qu’elle jure avoir aperçu la nuit de la disparition de Madeleine McCann, reconnaissant notamment qu’elle "n’était pas complètement d'accord" avec quelques détailles du dernier portrait robot, comme la longueur des cheveux.

"(…) j’ai essayé de le faire cependant à partir de ma description d’origine que nous avons notée (…) nous avons essayé d’écrire toutes nos pensées et j’ai essayé de le faire autant que je pouvais à partir de ça…"

La taille de l’individu est aussi remise en question par Jane Tanner car, selon elle, il y aurait eu une erreur de traduction, ce que n’a pas l’air de surprendre l’officier de la Police du Leicestershire, mais qui est fortement contesté par plusieurs policiers portugais e britanniques qui ont participé à l’enquête : tous les traductions ont été faites ou vérifiés par la suite par des traducteurs professionnels correctement accrédités, ce que ne laisse pas le moindre doute à propos de la qualité de leur travail.

"(…) Mais je pense que ça a été confondu dans la traduction parce que je ne sais pas ce que c’était en mètres et ils ont, en quelque sorte, converti ça en mètres à partir de ma déclaration (…) Mais je pense que c’était en quelque sorte du genre cinq pieds neuf, cinq pieds dix…"

Questionné à propos de la corpulence de l’homme dont elle aurait aperçu, Tanner explique qu’il serait "Moyen, et bien plutôt juste corpulence normale. Comme je dis, je pense que les vêtements étaient assez amples, donc je pense qu’ils l’ont rendu plus large qu’il l’était probablement, mais. Et également, il aurait été, ses épaules seraient ressorties, vous savez, en quelque sorte. Donc, je pense, euh, ouais, moyen en gros, une corpulence moyenne en gros".

à suivre

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