L’affaire McCann : Analyses des appels téléphoniques révèlent piste non investiguée

Justine McGuiness et la rivière do Vascão


Justine McGuiness, la porte-parole des McCann qui les a accompagnés dans leur fuite vers l'Angleterre tout de suite après qu'ils aient été constitués arguidos, a laissé dans l'appartement qui servait de quartier-général au couple, divers documents, y inclus des photographies, établissant une possible relation entre la disparition de Madeleine et les berges de la rivière du Vascão, près de la frontière espagnole. Aujourd'hui, 19 mois après la disparition de Madeleine, la piste laissée par Justine McGuiness refait surface.


Ribeira do Vascão - Swansea (2).jpgC'est le jour de la fuite de Kate et Gerry vers l'Angleterre, le 9 septembre 2007, quatre mois après la disparition de Madeleine McCann, que la Police Judiciaire (PJ) va mettre la main sur une série de documents laissés dans la villa Vista Mar, jusqu'alors occupée par le couple, ou se trouvent des photographies et même un croquis, indiquant la localisation détaillée d'un lieu à la frontière entre l’Alentejo et l'Algarve, à 20 km de Almodovar, traversé par la rivière du Vascão. Les inspecteurs de la PJ ont pénétré dans la maison immédiatement après la sortie des McCann pour l'aéroport, profitant ainsi du fait que les journalistes ont accompagné le couple.

Les documents, laissés là par la porte-parole des McCann, Justine McGuiness, ont été trouvés sous un canapé et contenaient, outre l'identification d'une zone géographique bien précise, de nombreuses inscriptions que la PJ n'a jamais réussi à interpréter. D'après des sources proches de l’enquête, rien n'a été fait dans ce sens et les hommes de la PJ, qui auraient regardé les documents comme l’œuvre d'un groupe ésotérique, ne se sont même pas donné la peine de visiter le lieu indiqué considérant la piste comme n'ayant aucune valeur pour l’affaire.

La porte-parole des McCann, qui les a accompagnés tout au long des jours ou le couple a été constitué arguidos devant la justice portugaise, a fini par être licenciée dès son arrivée en Angleterre, ceci malgré le fait dont elle pourrait se révéler un des témoins le plus gênants pour le couple et pour les autorités anglaises. Le fait est que Justine McGuiness n’a jamais été interrogée par la PJ et ainsi étant la signification exacte des documents et des photographies n’ont jamais été expliqués

Dans des déclarations enregistrées récemment à Londres, des sources proches de l'ex-candidate du parti libéral, spécialiste en relations publiques, ont confirmé que Justine McGuiness aurait même été la cible de pressions diverses, notamment dans le champ juridique, lui signifiant qu'elle devrait maintenir le silence sur tout ce qu'elle a vu et entendu durant le temps qu'elle a travaillé auprès de Kate et Gerry McCann.

Ce qui est sur c'est que l'ancienne porte-parole et ses employeurs, les McCann, étaient déjà en pleine rupture, en particulier avec Kate, le jour ou, ensemble, ils ont quitté le Portugal, et leur "divorce" a l'arrivée en Angleterre n’a surpris personne. Justine a toujours porté de très dures critiques, parfois en présence des journalistes, envers la mère de Madeleine. Et les mauvaises relations entre les deux femmes n'étaient pas limitées aux questions financières, sur lesquelles Justine a toujours exigé le règlement de son travail et de nombreuses heures extraordinaires passées aux côtés du couple, mais aussi dans des rencontres et diners avec les journalistes et les représentants des autorités britanniques.

Aujourd'hui, tout pourrait être oublié si ce n'étaient les résultats d'une investigation aux registres des appels téléphoniques des McCann et de toutes les personnes qui ont été en contact avec eux. Investigation menée par des journalistes, en collaboration avec d’anciens opérationnels des services d'information.

Swansea encore une fois

abw.jpgAu cours de l’enquête aux appels reçus et faits par les téléphones portables appartenant aux McCann, pendant la période ou ils sont restés au Portugal, les investigateurs vont retrouver un rapport de l'inspecteur Paulo Dias de la PJ ou il se confirme que Kate a reçu, le 2 mai 2007, vers 11 h 21, un appel de Swansea (UK) que, plus tard, elle justifiera à la PJ comme étant une erreur. Une "erreur" suffisamment importante pour que la mère de Madeleine ait gardé le registre de cet appel dans son téléphone portable, malgré avoir effacé tous les détails des autres communications.

Plus intéressant encore, les investigateurs — certains britanniques — habitués a traiter des cas dits sensibles, vont retrouver le registre d'un appel téléphonique fait le même jour, après le déjeuner, entre un téléphone portable à Praia da Luz et le même numéro de Swansea qui avait contacté Kate McCann. Le portable de ou l'appel a été effectué n'appartient a aucun des McCann ni au groupe d’amis qui les ont accompagnés et jusqu'à aujourd'hui la Police Judiciaire , malgré diverses demandes aux autorités anglaises, n'est jamais parvenue a identifié le propriétaire de ce portable ni a obtenu des anglais qu'ils questionnent qui que ce soit à propos de ces appels.

Maintenant, en croisant les résultats obtenus auprès des opérateurs de télécommunications mobiles au Portugal et en Espagne avec les rapports de la Police Judiciaire, spécialement l'excellent travail de l'inspecteur Paulo Dias, investigateurs et journalistes ont trouvé un nouvel élément digne d'intérêt : le portable utilisé à Praia da Luz pour appeler le numéro de Swansea qui avait contacté Kate le 2 mai, a été utilisé pour effectuer et recevoir des appels dans la zone indiquée dans les documents et les photographies que la porte-parole des McCann a abandonnés sous le canapé, le jour de la fuite vers l'Angleterre.

D'après les registres maintenant connus, le portable a été utilisé près de la rivière du Vascão en diverses occasions, notamment entre le 12 et le 15 mai de 2007, mais également en juin et juillet de la même année. Appels téléphoniques toujours effectués vers l'Angleterre ou à Praia da Luz, excepté un, effectué à l'Ambassade britannique à Lisbonne.

Duarte Levy

Publié initialement en portugais (lire l’original).

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