Comme le sujet fait la première page de la plupart des journaux britanniques, il est intéressant de connaître, avec plus de détails, ce que les experts en médecine légale, biologie et génétique du laboratoire britannique, le Forensic Science Service (FSS) ont dit à police portugaise, le 4 septembre 2007, quelques jours avant que Gerry et Kate McCann soient constitués "arguidos."
Selon un document du FSS, signé par J.R. Lowe, l’analyse des échantillons rassemblés dans le coffre de la Renault Scénic a produit un résultat d’ADN complexe, utilisant le procédé du Low Copy Number, qui semble provenir d’au moins trois personnes. Le profil de l'ADN de Madeleine comporte 19 éléments, chacun représenté par un pic sur un diagramme, explique Lowe.
Comme Madeleine a hérité d'un même composant d'ADN de ses deux parents, le nombre de pics sur le diagramme est de 19, au lieu des habituels 20. Ces deux marqueurs apparaissent, sur le diagramme, comme un seul pic. Le document du FSS déclare que 15 des 19 marqueurs de Madeleine sont présents dans le résultat de l'analyse de cet échantillon spécifique. Mais, le nombre total des marqueurs est de 37, parce qu'il y a au moins trois donateurs, peut être même cinq, dans cet échantillon.
L'opinion de J.R. Lowe était que le résultat était trop complexe pour avoir une interprétation ou arriver à une conclusion significative.
Mais, à propos de la question posée, quand les échantillons ont été envoyés au laboratoire britannique - s'il pourrait s’agir, ou non, de l'ADN de Madeleine - le scientifique de l’FSS admet qu'il serait très simple de dire oui, en raison du nombre de marqueurs présents dans l'échantillon, qui sont également présents dans le profil d'ADN de Madeleine - 15 sur 19.
Cependant, comme J.R. Lowe souligne dans le document mentionné, les experts en médecine légale doivent décider si la correspondance est véritable et légitime. Autrement dit, ils doivent déterminer si l'ADN de Madeleine était dans la voiture ou si le résultat correspondant à l’ADN de Madeleine est uniquement un hasard.
Pour expliquer cette question de manière plus détaillée, l’expert du FSS rappelle que les différents composants de l'ADN de Madeleine sont également présents dans le profil de plusieurs des scientifiques qui travaillent dans le laboratoire de Birmingham. Lowe va plus loin et mentionne son propre profil d'ADN comme preuve de ce fait.
Comme l'échantillon analysé était un mélange d’éléments provenant de plus de deux personnes, il n'est pas possible, selon le même expert, de déterminer ou d’évaluer comment les éléments spécifiques se lient entre eux. Une autre difficulté mentionnée est le fait qu'il n'est pas possible de séparer les éléments de trois différents profils d'ADN.
Comme conclusion, l’expert, J.R. Lowe, écrit qu'il n’est pas capable de dire si la correspondance partielle était authentique ou fortuite.
Duarte Levy and Paulo Reis
(*) à titre d’information complémentaire, une correspondance de 15 sur 19 est, au Portugal, suffisante pour établir la filiation d’une personne. En Belgique, le même résultat est considéré suffisant pour amener un suspect devant la justice, c’était d’ailleurs le cas dans une affaire de meurtre d’enfants jugé récemment.
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