"Nous sommes extrêmement encouragés par le nombre de députés européens qui l'ont signé. Le dur labeur continuera jusqu'à ce que nous obtenions les 110 signatures nécessaires, mais il y a la possibilité que le délai soit prolongé selon des règles du Parlement européen et c'est un appui important."
L’article 116 du Règlement du Parlement européen est pourtant clair sur ce point : "Une déclaration écrite inscrite au registre depuis plus de trois mois et n'ayant pas été signée par la moitié au moins des membres qui composent le Parlement devient caduque".
Si à la fin de leur journée au Parlement européen de Strasbourg, Kate et Gerry McCann ne sont parvenus à convaincre que 15 députés de signer le document, aujourd’hui la déclaration écrite d'Edward McMillan-Scott est à 110 signatures de l’approbation.
Selon une source officielle au Parlement européen, "ce ne sont pas les McCann qui se sont associés à un document existant, mais plutôt la déclaration qui aurait été créée avec l’unique objectif d’y associer le nom des McCann."
Selon McMillan-Scott, Vice-Président du Parlement européen et auteur de la "déclaration écrite", le Président Hans-Gert Pöttering serait disposé à autoriser la prolongation du délai légal accordé si un total de 300 signatures était atteint à la fin de la session plénière de juillet, une première dans l’histoire du Parlement.
McCann veulent s’approprier du mérite d’un travail qui n’est pas le leur
"Le couple McCann a fait une politique de relations publiques en essayant de s'approprier d'une initiative (du Parlement) qui était déjà en cours," accusait le député Carlos Coelho, membre du groupe des démocrates-chrétiens au Parlement européen et collègue de Parti du Président Barroso. L’eurodéputé sait d’ailleurs de quoi il parle, car il était parmi les 54 députés qui avaient adopté, en commission, la stratégie européenne en matière de droits de l’enfant, document que serait finalement approuvé en janvier 2008.
La "déclaration écrite" à laquelle McMilan-Scott à accepter d’associer Kate et Gerry McCann n’a donc rien de nouveau par rapport au travail des institutions européennes.
En janvier, après plusieurs années de travail dans ce sens, 630 des 718 députés présents à Strasbourg ont adopté la stratégie européenne en matière de droits de l'enfant, approuvent l’instauration d’un système européen d’alerte en cas d’enlèvement, ainsi que la mise en place d’un numéro de téléphone d’aide aux enfants, une mesure proposée en 2006, mais pas encore mise en place dans certains États membres — un retard jugé "injustifiable" pour la plupart des députés.
Le document approuvé par le parlement va plus loin, car les députés "prônent une stratégie européenne contre le tourisme pédophile et l'instauration d'un corpus unique de lois pénales extraterritoriales, applicable dans toute l'Union", qui permettrait la poursuite en Europe des auteurs de crimes sexuels.
Parmi les députés qui ont voté ce document, on retrouve McMillan-Scott, l’auteur de la déclaration à laquelle les McCann ont été associés, et un certain Christopher Heaton-Harris, le représentant de la circonscription de Rothley.
C’est d’ailleurs le député Heaton-Harris l’auteur d’une déclaration écrite qui démontre bien la valeur de ce type de document : en avril 2008, il invite ses collègues à signer une déclaration écrite pour que l'Anglais devienne l’unique langue de travail au sein des institutions européennes.
Duarte Levy & Paulo Reis
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